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Présence : la grâce d’être en Soi

La présence je ne la provoque pas, je m’y laisse revenir. Elle est l’espace juste là, un peu en retrait, à partir duquel je me vois absent. Ce qui regarde se voit alors regardé. Dans ce double mouvement d’aller vers d’où je viens, mes sens reconnaissent le paysage, c’est le délicieux chemin du retour chez soi. Alors je goûte, je reste avec, consciemment. Je ne fais rien, je suis le mouvement qui me ramène à la maison. Ce n’est pas un état, ni une posture. C’est un grand processus, doux et actif, celui d’oser être ouvert au seuil de l’inconnu, présentement.

Quand je m’y abandonne pleinement, c’est une grâce qui se déploie, la grâce d’être en Soi. Alors je m’y ressource. Mon cœur se gonfle d’amour humaniste, et mon esprit s’ouvre, s’éclaire. Je Suis.

Quand quelqu’un me demande de l’aide pour revenir chez lui, je sais que ce n’est pas ce que je fais qui aide véritablement le grand processus à s’activer pour lui, c’est ce que je suis à ce moment-là. Où Je suis en moi ?

Au cœur de la relation, consciemment en présence, je peux m’ouvrir pleinement à l’inconnu de l’autre, à ce qu’il est et devient. Cela dépasse la dimension de ma personne limitée, insécure, blessée. Cela ouvre un espace au sein duquel nous avons comme quelque chose en commun, qu’il peut reconnaitre pour lui-même. A l’écoute, nous ne pouvons que laisser le grand processus œuvrer, s’exprimer, accompagner, aimer… et suivre le mouvement, l’émergence de la conscience de soi. J’ai foi dans ce grand processus, car je le vis, et que nous connaissons intimement tous le chemin du retour à la maison.

Alexandre 

3 juin 2024